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Travail et Protection Sociale

L’histoire du travail recouvre un ensemble de recherches incroyablement large. Nous nous y situons avec un parti pris : la question du travail constitue un des rapports sociaux les plus fondamentaux qui structure une société bien au-delà de sa seule dimension économique. A l’opposé de la vision économique ordinaire qui pense le travail en termes d’échange et de marché, l’analyse historique montre que les rapports de travail sont toujours des rapports de force dont le salaire ne rend que très partiellement compte, des rapports de forces qui définissent des inégalités sociales primaires que ne pourront jamais corriger les mécanismes de redistribution monétaire, des rapports de forces qui, en même temps, sont en partie définis hors du monde économique (d’abord dans la définition même de ce qui est socialement considéré comme du travail). Les rapports de travail sont intrinsèquement liés à la protection sociale dans sa définition la plus large, qu’elle soit étatisée ou non, (chômage, retraite, santé, éducation et formation, logement). L’objectif du groupe est d’analyser dans toute leur variété les formes historiques des rapports de travail et de protection sociale qui structurent les sociétés.   

Démographie

Le regain d’intérêt pour l’étude des phénomènes démographiques dans la longue durée (par exemple sur les migrations) s’est principalement manifesté par des analyses ahistoriques, pensées comme des exemples ponctuels de comportements économiques invariants dans le temps et l’espace. Les travaux du groupe, à l’inverse, cherchent à étudier simultanément contextes démographiques, pratiques sociales et évolutions historiques. Ils s’appuient sur des sources variées –données micro sur les trajectoires individuelles, reconstitutions généalogiques, données de contexte à différentes échelles, données de la conscription, etc.– pour analyser les conséquences démographiques du développement économique aux XIXe et XXe siècles.

Développement

Les travaux de recherche se consacrent à l’étude historique du développement économique et social dans les régions non-occidentales, en particulier en Afrique. Ils analysent l’économie politique du colonialisme européen et les processus de décolonisation, du côté des sociétés colonisées comme du côté des métropoles. Ils s’intéressent à la construction des États et des finances publiques, à l’accumulation du capital et aux stratégies des firmes, aux réseaux politiques et économiques, de l’époque précoloniale à aujourd’hui.

Contrats et partenaires : ANR AFRISTORY (2011-2015), ANR COLECOPOL (2019-2024)

Inégalités et mobilité sociale

Inégalités et mobilité sociale. Les recherches dans ce domaine ont une dimension française et internationale. S’agissant de la France, les travaux réalisés s’articulent notamment autour de la collecte de bases de données dans les archives successorales françaises depuis le début du 19e siècle, ce qui fournit un point de vue unique sur l’analyse des trajectoires individuelles et sur l’évolution de la concentration des patrimoines sur deux siècles. Au-delà du cas français, les travaux réalisés dans cet axe s’inscrivent dans le cadre de la World Inequality Database (WID.world) et d’un vaste programme international de recherches sur l’évolution historique des inégalités de revenus et de patrimoines, couvrant notamment l’Amérique Latine, l’Afrique et l’Asie.

Contrats et partenaires : World Inequality Database, ERC Synergy: Distributional National Accounts

Histoire économique et environnement

Les recherches dans ce domaine s’intéressent aux transformations et aux pollutions environnementales sur le temps long à travers le prisme de l’histoire économique et sociale. Il s’agit notamment croiser les méthodes et les données historiques sur les inégalités de revenu et de richesse aux comptes environnementaux des nations (en particulier sur les émissions de gaz à effet de serre et l’énergie), afin de contribuer au développement d’une histoire sociale globale de l’environnement.

Monnaie, crédit, finance

Les recherches de ce thème portent à la fois sur les dimensions microéconomiques du financement des entreprises et de l’économie en général, et sur les questions macroéconomiques (monnaie, croissance, fluctuations, inégalités). Les deux s’articulent à travers des notions comme celle de système financier, comme ensemble historiquement situé tant d’institutions que de répartition des patrimoines financiers et que de pratiques des acteurs. Le choix commun est donc une approche fortement contextualisée des pratiques financières tant des acteurs financiers (banques, notaires, agents de change) que des utilisateurs du système financier (épargnants, capitalistes, entrepreneurs et entreprises, Etat et collectivités locales). Pour dépasser les cas particuliers, une attention particulière est consacrée à la construction de bases de données durables : traçables à partir des sources, documentées, améliorables et accessibles à tous (projets DEFIH), à l’échelle française et européenne. Les sources principales sont : les archives notariales, celles de la Banque de France, de la Bourse de Paris, du Ministère des finance et de grandes banques, celles aussi des tribunaux de commerce (pour les créations d’entreprises et les faillites), et différents journaux et annuaires financiers exploités systématiquement. Les méthodes employées incluent l’étude de cas, l’analyse de réseaux, l’économétrie et les méthodes narratives.

Contrats et partenaires : DFIH-Data for financial history, ANR SYSRI 30 (sur le risque systémique dans les années 1930), HBDEX (sur les outils d’intelligence artificielle au service de l’extraction de données de la Coulisse), COLECOPOL (pour sa partie sur les performances des entreprises coloniales), ERC European infrastructure grant H2020 EURHISFIRM